
Gordon Sumner, alias Sting est un artiste que j'apprécie depuis longtemps, surtout dans les interprétations jazzy de titres intimistes comme "Shape of my Heart", "Fragile", ... Ainsi, le concert donné dans sa propriété de Toscane le 11 septembre 2001, pérennisé sous la forme du dvd "All This Time", est pour moi un modèle du genre.
A l'inverse, ses dernières tournées, et en particulier le "Symphonicity Tour" de 2010/2011, s'étaient arrêtées le plus souvent dans de très grandes salles, en l'espèce pour la Belgique le Sportpaleis d'Anvers. Aussi, l'annonce par Live Nation du passage de Sting au Cirque Royal de Bruxelles, dans le cadre de son "Back to Bass Tour" m'avait rempli d'excitation.
Construit à la fin du 19ème siècle au coeur de Bruxelles, et à l'origine dédié, comme son nom l'indique, aux représentations de cirque, le Cirque Royal possède en effet une taille humaine (env. 3.000 personnes); sa configuration avec des gradins très pentus dégage une ambiance particulière. L'accord d'une collègue pour assister à ce concert en compagnie de nos conjoints respectifs a emporté mes dernières hésitations (liées au prix - 100 euros, tout de même !). J'ai d'ailleurs bien fait de me décider rapidement car, comme il fallait s'y attendre, les places des deux dates consécutives ont toutes très rapidement trouvé preneurs; du deuxième rang à droite de la scène, nous sommes relativement bien placés, si ce n'est qu'un énorme baffle nous empêche de voir le batteur et le guitariste.

A l'âge de 61 ans, Sting paraît en forme très affûtée, et est sobrement vêtu d'un jeans et du T-shirt gris marqué du symbole de la tournée. Autour de lui, on retrouve bien sûr son fidèle guitariste Dominic Miller, équipé pour la circonstance d'une Telecaster bleue au son un peu trop métallique à mon goût; on l'a pourtant vu sur d'autres étapes avec une Strtocaster, ou même avec une Les Paul. Vinnie Colaiuta, à la batterie, m'avait impressionné en 2009, lorque je l'avais vu aux côtés de Jeff Beck. La troupe est complétée par trois jeunes recrues : Rufus Miller, le fils de Dominic, débute à la guitare acoustique, mais il troquera celle-ci un peu plus tard contre une Gibson SG dans certains morceaux plus rocks; à l'arrière de la scène, Peter Tickell ne tardera pas à démontrer son talent au violon (qu'il échange parfois contre une mandoline), et la jolie australienne Jo Lawry, qui était déjà présente sur le Symphonicity Tour, assure les choeurs tout en maniant elle-aussi le violon.
Si le concert débute avec deux titres bien connus ("All This Time" et "Every Little Thing She Does Is Magic"), Sting va essentiellement revisiter des titres assez méconnus de son répertoire ou de celui de Police. La première ballade sera "I Hung My Head", que Sting enchaine avec "I'm so Happy I Can't Stop Crying", à laquelle le violon de Peter Tickell donne une coloration folk.

Sting explique le thème de la chanson suivante, "Stolen Car" dans un français teinté d'un savoureux accent italien. Ne connaissant pas la langue de Vondel, c'est en allemand qu'il double ses commentaires pour le public néerlandophone. Jo Lawry vient pour la première fois à l'avant de la scène pour les refrains, et elle terminera même seule la chanson : manifestement la belle Australienne est plus qu'une simple choriste. Avec "Driven to Tears", on se replonge dans l'univers rock de Police; Dominic Miller s'y montre à son avantage par un solo techniquement impeccable.
On atteint à peu près la moitié du concert, Sting nous parle de la campagne anglaise, des champs de blé, et entonne "Fields of Gold"; cette fois, c'est Rufus Thomas qui se fait applaudir lorsqu'il reprend la mélodie à la guitare acoustique.

Après "Sacred Love" et "Ghost Story", Sting semble incanter le ciel avec le funky "Heavy Cloud", auquel le public répond en choeur "No Rain"; cela s'apparente à la méthode Coué car, à la sortie, on pourra se rendre compte qu'en réalité, il pleut copieusement.
Sur "Love Is Stronger Than Justice", c'est Peter Tickell qui fait le show, d'abord à l'arrière-plan, puis à l'avant de la scène où il vient défier dans des duels époustouflants, d'abord Sting lui-même, puis Vinnie Colaiuta.
Celui-ci enchaine avec un long roulement de batterie pour ouvrir "The Hounds of Winter", au cours de laquelle nous pouvons à nouveau apprécier le talent vocal de Jo Lawry.

"The End of The Game" et "Never Coming Home" : le concert touche tout doucement à sa fin avec un dernier numéro exceptionnel de Peter Tickell, et un duo de Sting avec Jo Lawry. Le public exulte et réserve aux musiciens une standing ovation qui ne prendra fin qu'à l'issue des 4 titres des rappels.
Car Sting va tout de même nous gâter : si nous avons pu entendre jusque là des titres moins connus que ceux que nous écoutons régulièrement, le premier rappel est composé de "Desert Rose" et de "Every Breath You Take"; de nombreuses personnes sont descendues dans les travées, agitent les bras, frappent dans les mains, le public est manifestement conquis ! Nous aurons encore droit à "Next to You", avec les musiciens avant que Sting ne revienne interpréter seul "Message in the Bottle"; enfin, seul ... avec près de 3.000 personnes l'accompagnant sur le refrain.
Dire que le concert correspondait totalement à mes attentes serait trahir la vérité : je m'attendais à un concert plus intimiste que celui qu'il m'a été donné de voir, et plusieurs titres que j'avais envie d'entendre manquaient. En réalité, Sting a simplement tenu à rappeler qu'il était, à l'origine, le bassiste d'un groupe de rock, et cela, il l'a très bien fait. En outre, il m'a fait découvrir deux jeunes talents prometteurs, en la personne de sa choriste Jo Lawry et du violoniste Peter Tickell; incontestablement, deux noms à retenir.
Pour ceux qui ont manqué l'occasion et qui le regrettent déjà, il faut rappeler que Sting reviendra en Belgique cet été à l'occasion du TW Classic (le 23/06) pour y présenter son coffret "Best of 25 Years". Moins cher sans doute, mais avec beaucoup plus de monde et dans un confort aléatoire, surtout s'il pleut !
Il me reste maintenant à découvrir une autre facette de l'artiste : un flyer distribué à l'entrée du Cirque royal nous rappelait que Sting, grand défenseur de l'environnement, produit aussi du vin, dans sa propriété de Toscane, en respectant les principes de la biodynamie. Ce vin étant désormais distribué en Belgique, je sens que je vais bientôt céder à la curiosité !

Quelques liens utiles
Le site officiel de Sting
Les comptes-rendus du concert dans les journaux La Libre et Le Soir
Quelques photos prises au cours du rappel
Une interview de Sting à propos de son vin
La Setlist complète
All This Time
Every Little Thing She Does is Magic
Seven Days
Demolition Man
I Hung My Head
I'm So Happy I can't Stop Crying
Stolen car / Driven To Tears
Fortress Around Your Heart
Fields of Gold
Sacred Love
Ghost Story
Heavy Cloud No Rain
Inside
Love Is Stronger Than Justice
The Hounds of Winter
The End of The Game
Never Coming Home
Encore
Desert Rose
Every Breath You Take
Encore 2
Next To You
Encore 3
Message In The Bottle
philMaq, Posté le dimanche 27 mai 2012 18:14
SIDONIE070 a écrit : " "
Effectivement, 100 EUR (et sans doute encore plus à Paris !), ce n'est pas donné.
Cela étant, je reste convaincu que des artistes pareils doivent être vus au moins une fois.
[Philippe]