
De toute évidence, je n'étais pas le seul à être impatient de vivre ce moment : des fans français de Paris et de Lille, des Allemands, des Hollandais, sans compter les Belges venus de partout, jusque de Flandre occidentale, tous s'étaient donnés rendez-vous au pied de la scène (le plus près possible, pour mieux profiter du spectacle !). Si le concert n'avait pas été annoncé sold-out, la salle était malgré tout copieusement garnie d'un public très chaud pour accueillir Ana.
Comme apéritif, Francis Géron nous présentait le chanteur et guitariste canadien David Celia; le malheureux avait ouvert quelques jours plus tôt pour Julian Coryell, Karmah Auger & Niklas Sample devant ... une vingtaine de spectateurs; ici, il aura au moins pu recevoir un accueil qui lui laissera un souvenir agréable du public belge. Car du talent, il en a assurément : sur des chansons typées folk-country, que l'on sent souvent inspirées par les grandes étendues sauvages de son pays, il s'accompagne à la guitare acoustique en intégrant la technologie moderne : pédales d'effets, boucles,... Bref, même si ce n'est pas pour lui que nous étions venus, le set s'est laissé écouter volontiers pendant près de trois quarts d'heure.

Quelques minutes à peine pour se frayer péniblement un chemin vers le bar au fond de la salle et se faire servir une bière, et le groupe accompagnant Ana fait déjà son entrée sur la scène. Comme d'habitude, c'est le bassiste hollandais Ronald Jonker qui endosse le rôle du maître de cérémonie, et introduit Ana, vêtue d'une superbe tunique noire brillante. A leurs côtés, le claviériste italien Michele Papadia est fidèle au poste depuis plusieurs années maintenant, tandis que le jeune Français Stéphane Avellaneda (24 ans) s'est intégré dans le groupe au poste de batteur depuis quelques mois seulement.
La tournée actuelle vise à promouvoir le dernier album d'Ana (son 2ème sous le label américain Delta Groove Records), intitulé "Blind for Love". C'est donc par une plage de cet album, "Wrong Woman", que le concert s'ouvre, mais elle enchaine aussi vite trois morceaux très rythmés de l'album précédent, "Is This Everything There Is", "How do You Learn To Shake It Like That" et "Hungry" (que Marcy Levy avait composé pour Eric Clapton sur l'album "No Reason To Cry").
Le temps d'un changement de guitare, le public reprend enfin sa respiration. Lorsqu'Ana prend sa Strat rouge, nous, les fans qui la suivons régulièrement, savons que c'est le moment d'un blues lent, sur lequel Ana va pouvoir exprimer toute sa sensualité. Et effectivement, "Blues for M", extrait de "Blind for Love", mais exécuté dans une version beaucoup plus longue que sur l'album, est de cette trempe. Je me retourne et interroge quelques spectateurs qui la découvrent pour la première fois sur scène. Tous ceux qui étaient venus avant tout pour le plaisir des yeux sont bluffés par la performance des musiciens, Ana en tête bien sûr. Pour clore le premier set, et pour remettre les idées de tout le monde en place, le rythme s'accélère à nouveau, notamment avec un nouvel extrait du dernier album, "Nothing Personal".

Après une courte pause (il est vrai qu'Ana a commencé son show sur le coup de 22h00), le 2ème set s'ouvre avec "Love Fever"; Stéphane Avellaneda est vraiment impressionnant à la batterie malgré son jeune âge, et Ronald Jonker se démène toujours avec autant de souplesse; un peu plus tard, ce sera au tour de Michele Papadia de démontrer ses qualités aux claviers. Cette fois, au moment où Ana reprend sa Strat rouge, le public a compris que l'on va revivre un moment d'émotion intense : avec "Navajo Moon", elle rend hommage à Stevie Ray Vaughan, une de ses influences majeures; Ana et Ronald se retrouvent à genoux, jouant en tête à tête : assurément un grand moment !
Pour finir le concert, Ronald reprend son rôle de leader charismatique pour diriger le public reprenant ensemble le refrain de "Hold On", avant qu'en rappel Ana reprenne "House is Burning Down", de Jimi Hendrix, l'autre guitariste qui l'a le plus influencé.
Personnellement, je n'ai qu'un léger regret, qu'elle n'ait pas joué quelques morceaux dans un registre jazzy à la guitare acoustique; il y a notamment sur le dernier album quelques perles, comme la plage titulaire "Blind for Love", ou encore "More Real" qui s'y prêtent très bien. Mais ce n'est qu'un détail au regard du plaisir que nous avons encore éprouvé ce soir.

Lorsque les lumières se rallument, il est près d'une heure du matin; une cohue se forme autour de la table où sont vendus les cds. Ana ne tardera pas à revenir auprès du public pour dédicacer avec beaucoup de gentillesse les cds et affiches, avant que nous ne remontions boire un dernier verre avec les musiciens.
Pointez déjà sur vos agendas les prochaines prestations d'Ana en Belgique et dans les environs : le 21 août au Festival de blues de Ploegsteert, le 4 octobre à Ruiselede (Banana Peel), le 8 octobre à Bonn (Harmonie), et le 31 octobre à Luxembourg (Théâtre Sang-a-Klang). Vous ne le regretterez pas !
Quelques liens intéressants :
Le site web officiel d'Ana
Sa page MySpace
Son fan-site : infos, forum de discussion,...
Quelques photos d'Ana et de son groupe en concert, sur ma page MySpace
Séquences vidéo choisies :
Hometown
Love Fever
Change My Mind
You Don't Move Me No More
My Man
Navajo Moon (extraits du dvd "Ana ! Live in Amsterdam")
Blues for M
Wrong Woman
House Burning Down (de Jimi Hendrix)
Key to the Highway (avec Sonny Landreth)
philMaq, Posté le jeudi 21 octobre 2010 13:17
Pierre a écrit : " "
Evidemment, rendez-vous inmanquable pour ceux qui habitent dans le coin.
Elle n'a pas si souvent l'occasion de jouer dans le nord de la France !
Merci pour l'info qui peut ainsi être diffusée (personnellement, j'étais bien sûr au courant).
[Philippe]