
Originaire de Colombus, dans l'Ohio, Sean Carney est considéré comme l'un des guitaristes les plus marquants du swing blues, un courant qui se balade quelquepart entre le blues classique de Chicago, le boogie woogie et le jazz. Au cours de ces dernières années, Sean Carney s'est vu décerner de nombreuses récompenses, et notamment l'International Blues Challenge, qui lui a été attribué à Memphis en 2007 par la Blues Foundation. En 2008, il avait été invité à embarquer sur la "Legendary Blues Cruise", où il avait partagé la scène avec Taj Mahal, Tab Benoit et bien d'autres.

En Belgique, Sean Carney commence à être bien connu, pour s'être déjà produit, entre autres, dans le cadre du Spring Blues Festival d'Ecaussinnes, en 2008; l'an dernier, il était l'une des têtes d'affiche du Blues'd Up Festival à Bierbeek. Profitant d'une courte tournée européenne au cours de laquelle le groupe devait donner quelques concerts en Allemagne, en Belgique (notamment au Banana Peel, de Ruiselede), en France et en Italie, les responsables du Centre Culturel d'Engis avait invité le Sean Carney Band à se produire pour la seconde fois dans leur club, après sa première prestation en décembre 2008.
Sean Carney apparaît d'abord seul sur scène pour la première chanson, avant d'être rejoint par le contrebassiste canadien Chris Brzezicki pour le morceau suivant; puis c'est au tour du batteur Eric Blume d'entrer en piste pour la troisième chanson. Les musiciens parfaitement fringués en costume/cravate, la Stratocaster réglée naturellement sans pédale d'effets ni distorsion, la contrebasse, les balais frottant la caisse claire de la batterie : tout contribue à donner au début de concert une ambiance très jazzy.
Le rythme s'anime ensuite avec des chansons telles que "Hi Heel Sneakers", de Tommy Tucker (adaptée plus tard par Chuick Berry, Jerry Lee Lewis, les Rolling Stones, et beaucoup d'autres,...) ou le boogie "29 Ways" de Willie Dixon. Eric Blume peut démontrer toute son habilité en jonglant avec ses baguettes, en gardant son efficacité ... même lorsque l'une d'entre elles lui échappe. Chris Brzezicki, lui, est plus sobre, mais le son de sa contrebasse s'accorde parfaitement à ce style de blues.
Certes, la voix de Sean Carney n'a pas le timbre chaud des grands bluesmen noirs, mais elle est suffisamment puissante pour lui permettre de chanter sa chanson "What can I Say ?" sans l'appoint du micro. Un autre moment surprenant du concert sera l'interprétation de "Train Time", un boogie endiablé que Sean Carney joue presque intégralement avec la guitare derrière la tête (cf. vidéo) !

Tout au long des deux parties, les musiciens vont ainsi présenter essentiellement des compositions propres de Sean Carney et Eric Blume, extraites des deux derniers albums du groupe, en complétant la setlist par quelques standards. C'est ainsi que Sean Carney terminera le show comme il l'avait commencé, seul en scène, pour le plus connu des standards du blues, "Sweet Home Chicago" de Robert Johnson.
A l'issue de ce concert, je regretterai juste deux choses : d'une part que Sean Carney ait choisi, pour cette tournée, de jouer sur une Stratocaster plutôt que sur sa grosse Gibson ES175 avec laquelle il apparaît dans la plupart des vidéos, et d'autre part que le show ait été, à la limite, trop "propre" pour susciter des moments d'intense émotion. Mais au final, le Sean Carney Band m'aura laissé une excellente impression par sa musicalité, par son swing, et par la gentillesse de ses musiciens.

Pour découvrir le groupe :
Le site web officiel
La page MySpace
Quelques photos du concert sur ma page MySpace
Quelques séquences vidéos :
29 Ways
Why do you lie ?
Life of Ease
What can I say ?
I've got a Gypsy Woman
You Know - Yeah
Bad Side Baby
Train Time
Good Time Charlie
Blues Seems to Follow